La lecture, une activité apparemment simple mais complexe

Par : Jean Rico PAUL

La lecture est une activité mentale à laquelle on se livre au quotidien. Journaux, frottons, pancartes, affiches, etc. sont des supports qui imposent  à les lire, en plus des livres ou autres documents du même ordre. Malgré tout, le commun des mortels ignore qu’il s’agit « d’une activité mentale complexe qui va du décodage graphèmes-phonèmes à la compréhension du texte. (Psychologie pour l’enseignant : 2010)». La lecture renferme deux composantes majeures, différentes l’une de l’autre : le décodage et la compréhension. Mais il s’avère que l’une succède l’autre, c’est-a-dire le décodage favorise la compréhension (Perfetti, 1988 ; Yuill et Oakhill, 1991). Dans cet ordre d’idée, lire sans compréhension est un exercice inachevé.

Avant d’aller plus loin, faisons une brève présentation des 3 stades d’acquisition de la lecture : Lecture émergente, lecture débutante et lecture courante. Comme vous le savez déjà, la notion de stade fait référence à l’idée d’une succession. Donc, l’ordre des stades précités n’est pas anodin.

Lecture émergente (Stade I) : C’est le début d’une compréhension aiguisée du monde des écrits. À ce niveau, les apprenants commencent par associer les phonèmes des graphèmes. Ce qui leur fait comprendre qu’un mot peut être lu par plusieurs personnes.

Lecture débutante (Stade II) : Les apprenants peuvent facilement manipuler les lettres et les mots, et les associés avec les sons qui conviennent. C’est à ce niveau qu’ils pourront facilement utiliser les trois systèmes d’indices : graphophonétiques, sémantiques et syntaxiques.

Lecture courante (Stade III) : les apprenants reconnaissent spontanément un nombre important de mots et maitrisent mieux les trois systèmes d’indices précédemment cités.

En même temps, la lecture pousse la barre encore plus haut  en ne se résumant pas à une simple question de décodage voire de compréhension. Elle se complexifie avec  quatre (4) dimensions, à savoir : Comprendre, Interpréter, réagir et juger.

1) Tout le monde lit pour comprendre, c’est fondamental de prendre connaissance du message principal d’un texte lu. Comprendre un texte, c’est aussi saisir son sens ; percer la raison pour laquelle le texte a été écrit.

2) Suite à une bonne compréhension du texte, nous avons le droit de l’interpréter. C’est-a-dire, « créer des significations qui ne sont pas dans le texte… » (www.strategieslectureecriture.com)

3) Un texte est généralement un porteur d’un message, d’idées ou des valeurs. Alors il se peut qu’on soit d’accord ou en désaccord avec la trame du texte. Dans ce cas, un jugement affectif prendra forme.

« la lecture, c’est l’action de déchiffrer ce qui est écrit et d’en saisir le sens » (MEO,2003, P.15),  et c’est d’ailleurs pour cette raison que Giasson a écrit : « Dans notre société, la lecture est une activité qui fait partie intégrante de la personne. De nos jours, il est difficile d’obtenir une reconnaissance sociale complète si l’on ne possède pas une connaissance pour le moins fonctionnelle de la langue écrite. » Et il poursuit en disant « contrairement aux talents particuliers, la lecture est nécessaire non pour être meilleur que les autres, mais pour être, tout simplement.» (Giasson, 1995, p.6). Il est donc significatif de bien maitriser la lecture dans toutes ses dimensions pour  mieux comprendre l’étendue de sa portée.

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