Et si le cerveau déteste les changements d’heure ?


À la veille d'un changement d'heure en Haïti consistant à reculer l'heure nationale de 60 minutes vers 2:00 AM, ce qui traduit qu'Haiti passera à l'heure d'hiver, nombreux sont ceux qui s'interrogent sur le bien-fondé de cette adaptation horaire deux fois par an. Pourtant, ils n’évoquent pas encore les effets néfastes que pourrait avoir  ce changement sur l’organisme humain. D’où l’idée de cet article.

Les débats que suscite  le  changement d’heure, favorisent la remise en question de cette pratique ayant environ un siècle d’histoire. D’ailleurs plusieurs pays cherchent à supprimer cette  « tradition » de passer à l’heure d’été ou à l’heure d’hiver.  « Le changement d’heure sera aboli », affirma Jean Claude Juncker, l'ex-président de la Commission Européenne, dans le journal La Croix (www.la-croix.com).  Certains dirigeants européens prennent conscience des impacts négatifs des changements d’heure sur la santé. Les européens ont, pour leur part, un avis défavorable sur la question dans les enquêtes d’opinion.  Le Maroc, quant à lui, a déjà divorcé avec cette pratique depuis l’année dernière.

Dans le même article, le journaliste a cité les propos d’une psychiatre et spécialiste du sommeil, Sylvie Royant-Parola :
« Le changement d’heure a des conséquences sur environ 30% de la population dans la semaine qui suit. On constate des difficultés d’endormissement et de réveil pendant trois ou quatre jours de manière aigue et au maximum pendant une semaine. »

Qu’est-ce qui se passe dans notre cerveau pendant cette période ?


L’être humain comporte une horloge, souvent appelée horloge biologique ou horloge interne. Celle-ci regroupe tous les mécanismes biochimiques et physiologiques permettant la rythmicité de l’organisme. Pour être plus exact, elle se trouve dans le noyau supra-chiasmatique de l’hypothalamus. Cette zone du cerveau coordonne tous les rythmes biologiques comme ceux de la température corporelle et la sécrétion de certaines hormones. Et lorsqu’on parle du cycle circadien, fixé sur le mouvement de rotation de notre planète, on fait référence à cette horloge interne qui est responsable d’une activité électrique fonctionnant par cycle de 23 :30 à 24 :30, le rythme circadien (Jeffrey C. Hall, Michael Rosbash et Michael W. Young).

Donc, le simple fait d’avancer ou de reculer de 60 minutes l’heure nationale, chamboule  tout le processus biologique qui était mis en place en mars dernier par exemple. Ce changement dérégule le fonctionnement normal du cycle circadien. Tout doit re-paramétrer pour dormir soit une heure plus tôt, soit une heure plus tard. La lumière du jour ou l’obscurité perturberait   ainsi le  processus de la libération de l’hormone du sommeil (Mélatonine). Ce qui engendra une perturbation du sommeil, surtout chez les enfants qui devront se réveiller au petit matin pour se rendre à l’école avant l’apparition de la lumière du soleil.

(Cet article a subi des modifications et a été déjà publié en mars dernier.)

Par: Jean Rico PAUL

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